Pour un été un peu plus frais
Aujourd''hui, je vous parle de la chaleur désarmante de cet été et de 5 moyens d'y échapper un peu. 5 recommandations poétiques pour apporter un peu de fraîcheur aux mois torrides qui s'annoncent.
On est tous: sur nos terrasses, à nos fenêtres, à nos balcons. Les cigales ont enfin démarré leur chanson.
C’est officiellement l’été, et à Marseille, comme presque partout ailleurs, l’air est irrespirable. Je tourne la tête. Du haut de mon cinquième étage, je surplombe et j’observe les immeubles alentours. Partout, des gens étourdis de chaleur qui cherchent un peu de réconfort dans la (très) relative fraîcheur du soir provençale. Heureusement, heureusement, il y a les cigales. C’est aujourd’hui même qu’elles ont commencé à chanter. Ce chant là, cette poésie animale, entomologique, si particulière des crépuscules méridionaux, accompagne les insomnies, la sueur et les ventilos qui tournent dans les chambres obscures. Vous y êtes ?
Pour ceux qui n’ont pas la chance de profiter du chant des cigales, j’ai quelques recommandations sympas qui amèneront à leurs manières de la poésie dans vos vacances.
Une revue poétique numérique gratuite
La revue Hélas est une revue bien connue des aficionados de la poésie contemporaine. Gratuite, entièrement numérique (et téléchargeable), chaque numéro s’articule autour d’un thème qu’abordent de nombreuses et nombreux artistes (poètes, photographes, illustrateurs…). Cécile, ma collaboratrice et amie, verra d’ailleurs l’un de ses poèmes publié dans le numéro d’août, qui aura pour sujet La mer. La revue est déclinée en plusieurs collections: Cahiers rouges, pour un public averti car le thème en est l’érotisme, Bidules, la revue poétique pour les enfants et Vert Combat, le pendant écologique et engagé d’Hélas. J’ai d’ailleurs eu la joie de publier un poème dans le premier numéro de cette collection là.
Pour celles et ceux qui ont envie de proposer une oeuvre, les appels à participer sont sur le site.
Un éco-lieu créatif dans la forêt d’Orléans
Il y a la mer, il y a la montagne et il y a la forêt. Pourquoi ne pas tenter quelques jours de vacances cet été dans la fraîcheur de la forêt orléanaise?
Cet endroit, créé par l’autrice bien connue Samantha Bailly, est un petit paradis dans nos enfers urbains. Une véritable parenthèse. Le concept est simple et unique: des tiny houses plus que cosy implantées dans un petit coin de forêt, certaines 100% autonomes et chacune personnalisée par une ou un artiste. De délicieux paniers petits déjeuners apportés tous les matins, des vélos à louer, des balades nature à faire, un brasero sur la terrase de chaque tiny house, un bain nordique en plein air sur certaines, une bibliothèque bien fournie dans toutes, des animaux à observer si l’on sait se montrer discret et surtout, des retraites créatives organisées tout au long de l’année! Il y en a pour tous les goûts: dessin, écriture, broderie, lecture, yoga… Le calendrier des retraites est disponible sur le site. C’est d’ailleurs lors de l’une d’elles que Cécile et moi nous sommes rencontrées.
Bien-sûr, on peut également s’y rendre pour passer un week-end ou quelques jours de détente. Il n’est pas nécessaire d’y aller pour une retraite. C’est un hâvre de paix ouvert à tout le monde. Sur réservation.
La revue poétique Text(ure) que j’ai co-créé
Bien évidemment, je ne peux pas vous faire des recommandations poétiques sans vous parler de ma revue Text(ure)!
Avec Cécile , nous l’avons conçue comme une galerie artistique à emporter partout avec vous. Pour ce premier numéro, 64 pages, 55 artistes de tous horizons, un thème qui sied à l’été: La peau, et une playlist sur Spotify pour accompagner votre lecture!
Chaque oeuvre de la revue explore la peau d’un point de vue unique. Chaque artiste a sa vision singulière! C’est parfois très drôle (Big Up à Thomas Boulan pour son poème Le pneu), parfois très triste, souvent surprenant, mais toujours émouvant! On est parti de rien, à peine d’une idée un soir d’hiver dans une brasserie parisienne. Mais on a pris un plaisir fou à créer cette revue. Et on espère que vous prendrez un plaisir fou à la lire, à vous perdre entre ses pages, à la relire et à en parler autour de vous.
L’album coup de poing d’une artiste inclassable
Je l’écoute en ce moment même, en vous écrivant, dans la relative accalmie de ce soir d’été caniculaire. Elle c’est Flèche Love, de son vrai nom Amina Cadelli, une compositrice- interprète suisso-algérienne. Son album s’intitule Guérison (non mais ce titre de fou…) et voici les quelques lignes de son site internet, qui en parleront mieux que moi:
Guérison, c’est une bande-son de cette enfance vécue à Genève empreinte de la culture amazigh de sa mère. Il était donc évident que des chansons s’animent en français, en arabe, en espagnol comme en darija, dialecte parlé dans tout le Maghreb, avec lequel elle a grandi. Mais guérir - même si ça n’arrive jamais vraiment totalement - pour Flèche Love c’est avant tout s’affranchir et s’exorciser de son enfance “dysfonctionnelle”, digérer sa licence d’ethnologie comme sa science des religions et surtout se souvenir de ses voyages. Son périple en solitaire en Asie du sud-est à 18 ans, ses quelques mois en Syrie l’année suivante et tous les autres jusqu’en Équateur, au plus récent… Mais Guérison est son voyage principal. Celui sur les terres de son enfance
Ça, en musique…
Cet album est un voyage à lui tout seul.
Fermez les yeux. Ouvrez le coeur.
Un film irrésistible, un petit bijoux sur l’enfance
Les bêtes du Sud sauvage de Benh Zeitlin, ça vous dit quelque-chose ? Voici la bande-annonce:
Ce film est sorti en 2012. Une grande année je trouve, question cinéma… Et je me souviens de l’émotion, chaude, acidulée, qui a fondu en moi comme un bonbon géant. Je me souviens des larmes, de l’émerveillement, des étincelles, de la musique inoubliable. Je me souviens de cette petite fille, Hushpuppy, 6 ans, qui vit dans le bayou de La Nouvelle-Orléans avec son père, de sa silhouette pétillante dans la nuit de Lousiane, de son courage hypnotisant.
Ce film est un chef-d’oeuvre (4 nominations aux Oscars tout de même, dont celle du meilleur long-métrage) dont j’ai beaucoup parlé et dont je parle encore. J’envie celles et ceux qui vont le voir pour le première fois. Il y est question de l’enfance, de ses peurs, de ses traumas, de ses batailles silencieuses, le tout traité avec finesse, empathie, poésie et magie.
Si comme moi vous êtes séduits (hantés) par les paysages de Louisiane, ses mangroves, ses fantômes, sa mythologie. Si pour vous l’été rime avec aventure et enfance, je vous en conjure, voyez ce film! Il y a un avant et un après Les bêtes du Sud sauvage…
Voilà, chers lectrices et chers lecteurs, mes recommandations poétiques pour accompagner votre été. J’espère que cela vous aura donné des idées, inspiré, fait rêver. N’hésitez pas à commenter cet article et à partager vos propres recommandations. Et si ce n’est pas encore fait, abonnez-vous à la newsletter de Text(ure) :)
Poétiques pensées
Anne



